Qu’est ce que la mobilité ?

Pour Anne Laure NARDONE 
« Je m’appuierai sur 2 définitions et des chiffres parlants :

« La mobilité ne se réduit pas à une suite de déplacements : c’est un capital financier, social, cognitif que le sujet constitue et gère au cours de sa vie »

« Dans une société où la flexibilité, que ce soit dans le monde de l’entreprise ou dans la vie sociale, est devenue une exigence, la mobilité est aujourd’hui érigée en norme. Alors que la capacité à se connecter à un univers de plus en plus réticulaire est devenue une ressource, l’individu est de plus en plus jugé sur sa mobilité, sa capacité à se déplacer sans se laisser arrêter par les frontières, qu’elles soient géographiques ou sociales. »

  • La mobilité fait aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien.  C’est le 1er poste de dépenses pour un ménage (18 % du budget en moyenne), devant l’alimentation et le logement. L’usage de la voiture coûte 250€ par mois en moyenne pour un salarié
  • En France, c’est 48 000 morts par an liés à la pollution de l’air aux particules (1/3 des gaz à effet de serre de la France sont dus aux transports, 80% de la pollution, oxydes d’azote, particules et COV provient du transport routier)
  • …Et 40 minutes perdues par jour dans les bouchons
  • 2,5 points de notre taux de chômage seraient dus à des problèmes de mobilité. C’est un frein au recrutement pour 50% des entreprises interrogées
  • 25% des accidents de travail sont des accidents de trajet et la durée moyenne d’un arrêt de travail lié à un accident de trajet est de 2 mois
  • Il faut 5m² pour accueillir un salarié et 25m² pour sa voiture
  • Jusqu’à 50% de la consommation énergétique d’un site, selon l’activité de l’entreprise, pour les déplacements quotidiens des salariés
  • En ville, 40 % des trajets quotidiens effectués en voiture font moins de 3km

Ce que représentent ces chiffres : 
Ces chiffres concernent principalement l’automobilisme et le transport routier. Pour répondre à cette problématique de l’usage individuel de la voiture, les mobilités alternatives se développement depuis plusieurs années : mobilité douce, active, mobilité partagée, intelligente, intermodalité, multimodalité, immobilité et e-mobilité, télétravail… De nombreux concepts et modes plus ou moins innovants existent.

Les bienfaits de la mobilité alternative ?
  • Faire des économies
    « Un salarié qui covoiture tous les jours sur 30 km en alternance avec un collègue économise près de 2000€/an » ; 4 plein d’essence = un vélo neuf
  • Gagner du temps
    « En ville, la vitesse moyenne d’une voiture est de 12km/h aux heures de pointe alors qu’un cycliste roule à 15 km/h » ; dans le bus ou le métro, on peut lire, écrire des mails…
  • Se faire du bien
    « Les personnes qui se rendent au travail à pied sont 40% moins susceptibles de souffrir de diabète, par rapport à celles qui s’y rendent en voiture » ; « des sophrologues soulignent que dans le cadre de leur formation en entreprise sur la gestion du stress, les bouchons sont cités par 25 % des participants comme un facteur de stress, derrière les relations tendues au travail… ». Donc, prendre un vélo ou les transports en commun pour aller travailler, c’est bon contre le stress !
  • Ses relations sociales et professionnelles
    C’est l’un des arguments des opérateurs de covoiturage, renforcer le lien social est un vrai plus de la mobilité partagée. De nombreux témoignages de covoitureurs domicile-travail montrent que ce mode de déplacement vieux comme le monde ne fait pas recette uniquement pour son aspect économique. Certains couples sont même nés dans ce cadre. Et quoi de meilleur que de pouvoir « comparer » ses boss en sortant du boulot ?
  • L’attractivité et l’économie d’un territoire, d’une entreprise
    « Une voiture en autopartage remplace 5 à 8 voitures personnelles et libère 1,5 à 3 places de stationnement ». Sans parler de green washing, une entreprise qui propose des douches pour les vélotaffeurs ou qui adapte ses horaires aux transport en commun gagne en image mais aussi peut éviter le turn-over et attirer de nouveaux salariés.
  • Faire du bien à la planète
    C’est évidemment l’argument 1er qui est avancé , « laisser sa voiture au garage pour éviter les gaz à effet de serre ». Le 1er confinement nous a permis d’apprécier de façon très directe les effets vertueux d’une vie « sans voiture » (même au niveau mondial !) mais si le vélo est le grand gagnant de cette crise sanitaire, le report modal lors du déconfinement n’a pas forcément été en faveur de la mobilité durable. Beaucoup préfèrent aujourd’hui la voiture à la promiscuité des transports en commun. »

Anne Laure NARDONE 

Site https://amii-mob.fr/

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